Colloque – « Penser, définir, classifier les révoltes ». Production et circulation de savoirs sur les révoltes réprimées au XXe siècle (2-3 mai 2024)

Les enfants de Paris aux barricades,1848, anonyme, dessinateur-lithographe, Creative Commons CC0, Musée Carnavalet, source : wikimedia commons

Ce colloque est soutenu par l’Institut Sociétés en Mutation en Méditerranée (SoMuM), dans le cadre de l’Appel à projets 2024 de SoMuM – Soutien aux manifestations scientifiques.

Il invite à penser l’élaboration de savoirs sur des révoltes contre lesquelles les autorités gouvernantes déploient une troupe armée au long XIXe siècle. Il entend insister à la fois sur l’usage et l’influence des savoirs produits sur la révolte dans la remise en ordre politique et sociale du mouvement, et sur la place de ces événements dans les corpus disciplinaires concernés. Il concerne également les savoirs développés au sein des populations révoltées.

En plus d’étudier la production et la qualification des savoirs, le colloque invite aussi à penser d’autres acteurs qui participent indirectement à leur élaboration. Ainsi, et pour sortir d’une vision top/down où les savoirs émergent d’une élite dominante qui les plaque sur une population révoltée, il est intéressant de réfléchir à l’influence du contexte de révolte sur les analyses développées. La rébellion pouvant moduler ou invalider certaines théories antérieures, elle peut être pensée comme une condition de production structurante des savoirs. Plus généralement, les rapports entre les savoirs produits et leurs objets suggèrent de questionner les espaces de savoirs comme des espaces de lutte et de domination, certains savoirs servant par exemple une répression symbolique et une délégitimation de la révolte. En lien avec les porosités ou échanges éventuels entre les savoirs des différents groupes, le colloque invite à penser les réseaux et moyens de production et de circulation des savoirs développés, notamment concernant l’influence possible du contexte de révolte.

Ce colloque se situe à la croisée de la sociologie des sciences, de l’histoire sociale et culturelle des sciences, des études textuelles et iconographiques attentives aux outils de domination et de répression symboliques, des savoirs ayant trait à la résistance ou à l’insurrection, et des usages de savoirs et de corpus scientistes comme sciences de gouvernement.


Comité scientifique
Sylvie Aprile (ISP, Université Paris Nanterre), Walter Bruyère-Ostells (Mesopolhis, SciencesPo Aix), Pierre-Marie Delpu (Chargé de recherches FNRS, Université Libre de Bruxelles), Elsa Dorlin (ERRAPHIS, Université Toulouse Jean Jaurès), François Dumasy (Mesopolhis,SciencesPo Aix), Silvia Falconieri (IMAF, CNRS), Claire Fredj (IDHES, Université Paris Nanterre), Colin Jones (Université Queen Mary), Martine Kaluszynski (PACTE, SciencesPo Grenoble), Christelle Rabier (Cermes3, EHESS), Marc Renneville (CLAMOR, CAK, EHESS), Simona Tersigni (Sophiapol, Université Paris).

Comité d’organisation : Agathe Meridjen (Institut des Sciences sociales du Politique, Université Paris Nanterre) et Thomas Ramonda (Mesopolhis, Sciences po Aix).

Mots-clés
production des savoirs
circulation des savoirs
révoltes
résistance
insurrection